Il y a peu de temps, j’étais en voyage de recherches en Indonésie, plus précisément sur l’île sacrée, je nomme BALI.
À Bali, j’ai découvert une communauté incroyablement douce et ouverte, spirituelle et accueillante. Mais, en vadrouillant, j’ai aussi découvert pendant ces quelques semaines, une architecture que je n’avais jamais vue auparavant, l’architecture de l’Asie du Sud-Est.
Venez, je vous emmène.
Entrée d’une habitation traditionnelle à Ubud
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Les Balinais ont une culture très spirituelle, il est donc normal que les villes, les villages et même chaque maison soient construits autour de cette spiritualité et de leurs croyances.
Entre Islam, Bouddhisme, Chrétienté et Hindouisme, Bali se transforme vite en ÎLE DES DIEUX où règne une énergie magique et abondante.
L’architecture balinaise regorge donc de trésors précieux que les Balinais mettent à la disposition de leurs dieux et protecteurs.
Chaque maison, par exemple, possède son propre temple. C’est l’île d’Indonésie qui compte le plus de temples pour sa superficie.
De par sa situation géographique, Bali bénéficie d’une météo clémente, bien qu’humide. Chaque habitation peut donc être répartie en plusieurs maisons séparées. Les Balinais vivent en fait dehors, au plus proche de la terre, pour ressentir ses énergies vitales.
En réalité, leurs habitations sont construites comme le sont les temples, plusieurs bâtiments plus ou moins grands avec un rôle défini et la nature comme ciment, pour les lier, les unir.
Le jardin est en effet très important, souvent luxuriant, ce qui n’est pas compliqué avec la flore équatoriale locale.
Les maisons et les temples balinais offrent souvent un toit très haut, car il représente la protection des habitants. Les plafonds, eux, sont souvent sculptés, décorés ou même peints, ce qui évoque l’importance de la protection qu’ils apportent.
Ici, les dieux communient avec les habitants, rendant l’architecture locale unique et spectaculaire.
Plafond traditionnel d’une partie du temple de Besakih, Province de Rendang.
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Sur cette île sacrée, île des dieux qui jouit donc d’une grande diversité spirituelle, la faune et la flore communient en symbiose parfaite avec l’humain, peu importe sa religion.
Partout, vous trouverez des espaces ouverts sur la nature. À travers les voilages de la moustiquaire de votre lit, vous verrez des plantes, des arbres et des fleurs. Dans votre bain ou votre douche, l’océan Indien ou le ciel étoilé vous accompagnera.
Le bruit des geckos, des oiseaux et du vent dans les feuilles des arbres fruitiers rythmera vos nuits et vos journées.
Les habitations sont construites autour de cette nature. Il n’est d’ailleurs pas rare de devoir contourner une grosse feuille de bananier en descendant les quelques marches qui surélèvent votre maison !
Les espaces d’habitations sont tous légèrement en hauteur, car cela permet de contourner la nature sans empiéter dessus.
L’architecture balinaise laisse vivre la nature, la chérit et de ce fait, la met en valeur. Sur cette île, tous les sens sont en ébullition. Que vous admiriez la nature, sentiez l’odeur des fleurs du célèbre frangipanier, goûtiez les fruits typiques comme la sapote, touchiez le bois des murs de votre habitation, tout cela vous donnera une immense envie de vivre, de savourer pleinement la beauté de chaque instant qui s’offre à vous.
Bali vivante, c’est une terre sacrée où l’architecture retrouve son sens premier : l’humain au cœur de sa réalité qui est ici, la nature.
Jardin d’un habitat traditionnel à Ubud
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Le Feu, le Vent, la Terre et l’Eau. Tous les éléments sont mis en avant à Bali. Ils amènent tour à tour, la protection des dieux, les bonnes nouvelles, l’amour et la bienveillance. Bali s’est construite en s’inspirant à chaque recoin de la nature.
Ici, la nature vibre en chaque être, y compris les touristes venus barouder, surfer, nager avec des raies mantas, s’endormir au son des vagues et des geckos ou danser à la lueur des étoiles.
Le feu sert à allumer les encens que les Balinais utilisent quotidiennement pour effectuer des rituels. Bali a cette odeur de spiritualité à chaque coin de rue. Au-delà des autels personnels et publics, vous trouverez dans les murs des petits espaces prêts à accueillir les encens.
Le feu honore la nature aussi, comme celui du mont Batur, le grand volcan de l’île encore en activité.
La terre, le sable, ou les pierres font partie intégrante de l’architecture locale. Les sols de certaines pièces (telles que les salles de bain par exemple) sont souvent faits de galets sur lesquels on dispose des grandes pierres plates pour pouvoir marcher sans se blesser. Les dalles de pierres sont aussi disposées comme des chemins dans les jardins, reliant les différents espaces de vie.
Le vent a cette énergie de nettoyage intense. Il passe, efface les doutes et apaise les peurs. L’architecture locale est donc très ouverte pour laisser le vent et ses énergies s’engouffrer et circuler à son gré.
D’un point de vue architectural, ses ouvertures permettent une aération facile des habitations dans ce pays chaud.
L’eau est aussi un des éléments phares de cette architecture. Nécessaire pour les rituels de purification des Balinais, vous trouverez de nombreuses petites fontaines dans les cours des maisons. Les saisons étant chaudes, lorsque les Balinais le peuvent, ils s’offrent une piscine agréable entourée de la fameuse pierre de Bali et surtout, le must, des salles de bain à ciel ouvert !
Les habitants peuvent aussi placer leurs habitations près de sources naturelles, telles que des rivières, des petits étangs, pour pouvoir profiter de salles de bain en pleine nature même s’ils n’ont pas de place chez eux.
Que ça soit pour des raisons financières ou de bien-être, chaque salle de bain ou WC a un espace ouvert entre le haut des murs et les plafonds. D’un point de vue architectural, vous gagnez en lumière naturelle et cela évite grandement de mettre en place une ventilation qui peut être coûteuse pour ce pays humide. Ces ouvertures permettent à ces pièces d’eau de s’autoventiler et bien sûr, de profiter des bruits de la nature (car même en pleine ville, la nature est présente) !
Marchez sur les pierres qui érigent votre sol, faites couler l’eau chaude, plongez dans votre baignoire et admirez la vie.
Exemple de douche à ciel ouvert dans la province de Tabanan
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Pour profiter de cette sublime île, peu importe la saison, éloignez-vous des points touristiques. Rapprochez-vous des Balinais pour voir leurs habitats traditionnels ou entrez dans tous les lieux sacrés que vous verrez, ils sont d’une énergie fascinante et revigorante.
Admirez la nature, quelle qu’elle soit ; j’ai vu des échafaudages tout en haut de temples perchés dans la montagne, faits uniquement de lianes et de bambou !
Goûtez aux traditions locales et profitez de l’instant présent en écoutant le brouhaha des routes de Sanur, le vent dans les feuillages gigantesques de la forêt d’Ubud ou les vagues calmes des criques sablées de Nusa Penida.
Car les Balinais sont un peuple du Sud, comme les Méditerranéens. Et un peuple du Sud, c’est un peuple de la mer, du vent, du ciel, du sable et de la terre.
C’est des odeurs de fruits, de fleurs d’agrume. Des cris d’animaux qui transpercent le calme de la nuit et des croyances qui font l’essence de l’urbanisme local.
Observez. Observez les habitants : ce sont eux qui vous apprennent. C’est l’artisan du bois sur une petite route ombrée balinaise qui vous rappellera comment cette île se forge. C’est l’ouvrier et ses outils dans ce chantier de Kuta qui vous montrera la magie de la création du monde précieux qui vous entoure. C’est l’élégance du mouvement des danseuses pendant ces rituels sacrés qui vous démontrera la douceur de la vie que l’on célèbre ici.
Observez le monde, admirez-le et profitez-en. Il est vaste et grand, pourtant, peu importe où êtes, la lune reste la lune et le soleil, le soleil.
Secret sunset point, Nusa Lembongan
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Bali, ses habitants, sa nature et son architecture vous transformeront à jamais.
Bon voyage, les amis.
